Je suis très heureux après l’accueil en résidence de l’artiste Guillaume Poulain de venir à parler, à écrire cette rencontre.
En raison du site de la chapelle Saint Blaise à Monfort (Gers), je vais tenter d’écrire cette expérience. Au commencement, l’approche des travaux est familière.  Ce qui paraît habituel est démonté et passe au travers d’une région de la connaissance, déjouant l’emprise du saisissable.  Le familier et l’inhabituel coexistent se maintenant l’un l’autre, se faisant exister.  On a bien à faire là à un rapport au réel.  Ce rapport pouvant être souligné dans ce cas par l’artifice, le factice … Ainsi que l’on peut le trouver dans le lieu d‘exposition qui l’amplifie de façon visible aux cotés des fenêtres obstruées avec des impressions adhésives, imitation vitrail.  Obstruction on est bien là dans ce qui semble unir en un seul les ouvrages de « Pote de la chapelle ».  La scène du retable laissée dans l’espace représente l’obstruction de l’ange sur le geste d’Abraham dans le sacrifice de son fils Isaac (celui-ci sera remplacé par un bélier).  Obstruction de la palissade au niveau du narthex.  Obstruction du match de foot éclipsé par la boule à facette.  Obstruction de la toile d’araignée et des bouteilles en plastiques par des paillettes.  J’ai l’impression pourtant que ça n’a jamais été aussi clair au vu de la classe d’enfants accompagné de quelques parents semblant trouver ici, une percée, une échappée.

Germain Berdié le 25/10/2009